dimanche 10 juin 2012

VIELSALM DE MON ENFANCE (5)




(Les n° 1, 2, 3 et 4 ont paru dans L’Annonce de Vielsalm des 9 et 23 mars et des 6 et 20 avril et des 4 mai et 18 mai)

{Rue du général Jacques et rue de Hermanmont}
La rue du Général Jacques était à cette époque la rue principale de la localité, celle où étaient concentrés la plupart des commerces et surtout la poste. Installé dans un bâtiment déjà ancien, le bureau de poste était couplé à celui des Télégraphe/Téléphone, c’est dire si l’espace de chacun était mesuré. Je me souviens des employés Louis Siquet, Madame Duvivier, Jocelyne Pignon, principalement et des facteurs Jules Damoiseau, Joseph Graff, Fernand puis Claude Remacle.
Quatre immeubles de cette rue présentaient un intérêt évident. Le mess des officiers du 3ème Chasseurs ardennais d’abord, en retrait de la route, vaste propriété bien entretenue que je connaissais très peu. La maison de Potter ensuite. Je ne saurai que plus tard qu’il s’agit du seul exemple en Ardenne d’une façade Art Nouveau. Un peu plus loin, un bâtiment double avec porche abrite Marcel Remacle et sa famille, propriétaire d’ardoisière et les sœurs Simone et Andrée Bernard. Les gammes d’un piano s’y font souvent entendre. Enfin, plus loin, la grosse maison Paquay-Talbot, négociants en bois, avec ses trois niveaux de fenêtres et les énormes blocs d’arkose qui constituent le bas de la façade. Vraiment de la belle ouvrage !

Quels étaient ces commerces ?
Tout d’abord chez Cécile et Joséphine Masson, boulangerie avec dépôt de la Levure royale . Joséphine est chargée de vérifier le chauffage du baraquement servant d’église. On l’entend – raconte Monsieur le curé Léonard de Grand-Halleux – marteler le plancher de son pas de gendarme, aller et venir pour alimenter les trois poêles. A peine a-t-elle tourné les talons qu’arrive Marie Bruyère venue vérifier si le travail a été fait correctement : « Avou Josephine, on n’sé mâye… ». Le premier commerce qui retient vraiment mon attention est la boucherie de Florent Goffinet. Son épouse Pauline, personne très sympathique, sert seule au comptoir la plupart du temps. Juste à côté, chez Libouton, pompes funèbres et fleurs, ont commencé à se développer. Bien loin de moi l’idée que j’ouvrirai là en 1981 une librairie-papeterie ! Plus loin « Aux Nouveautés » , chez Radermecker, layette, bonneterie, mercerie puis « Fantasy » , chez Richode – Pirson, aussi tout le linge pour l’habillement et la maison. Ces deux-là semblent se faire une concurrence d’autant plus acharnée que les magasins sont contigus. A côté de chez Richode, il y a un grand jardin entouré d’un bon mur de schiste qui vient jusqu’au chêne et où sera construit ultérieurement l’immeuble du Crédit Communal. Après la ruelle conduisant au terrain de football, voici le Cercle, café à l’avant et salle de spectacles à l’arrière : Madame Bruyère est aux commandes. Puis chez Joseph Baccus, photographe. Outre les films et appareils photos, on peut acheter chez lui en 1958 un stéréoscope view master introduit chez nous par l’exposition universelle. J’ai toujours en parfait état celui que saint Nicolas m’avait apporté, ainsi qu’une flopée de disques. Passe-temps bien naïf en regard des PC, consoles de jeux et autres appareils informatiques de maintenant ! L’ Hôtel Central de Gaston Mullenaerts est un des principaux établissements hôteliers de la région ; une partie du bâtiment est toujours une quincaillerie : La Clé d’or. On trouvait encore le cordonnier Edgard et le magasin de vêtements de Marie-Thérèse Baccus épouse Evrard.

En face, voici la mercerie de Marie-Bruyère dont la photo porte la mention « Pension ». Était-ce une activité complémentaire ? Était-ce là aussi qu’habitaient les peintres en bâtiment Jean et Robert et n’y avait-il pas aussi un artiste peintre Jean-Marie Bruyère ? Les souvenirs, ici, sont flous. Marie Bruyère a, elle, été immortalisée par une carte postale où elle pose fièrement en costume ardennais traditionnel. A côté, nous voici chez Philippe Kopp, alimentation générale et articles pour fumeurs puis à la Banque de Bruxelles et son gérant Camille Marquet. Après chez Erler, voici l’électricien Charles Legros où l’on trouve des radios mais aussi du gaz en bonbonne. Pour les fêtes de fin d’année, il installe dans sa vitrine un genre de diorama animé et lumineux qui attire l’attention des petits et des grands. En revenant de la messe je fais le détour pour l’admirer ! Après le boucher Dumont, voici la belle double demeure citée plus haut et puis le magasin Delhaize le Lion tenu par un certain Lassine puis par la famille Clément. Après la poste, le domicile de Mathieu Blanjean, matériaux de construction. Pierre Lannoy cite encore l’ancienne cordonnerie du Vieux Chêne de E. Remy et le salon-lavoir Bucheman. Mais ceci ne me dit absolument rien.
Il est étonnant de voir que de très nombreux magasins vendaient, dans la même rue, beaucoup de marchandises communes.

Aux Quatre-Coins, tournons vers Ville-du-Bois. A gauche, voici la grosse propriété de Sinçay qui est bien pimpante : elle deviendra plus tard l’Internat Les Dragons ( on a conservé le nom en souvenir des trois fils de Ligne qui avaient fait leur service militaire dans le régiment français des dragons ) et sur son terrain de tennis se construira la piscine communale. En face, Abel Evrard a construit sa maison et un grand garage pour son autocar Le Coucou avec lequel il emmène les enfants des écoles en excursions de fin d’année et les grandes personnes à la féerie des glaces à Liège, notamment. Juste en dessous, un Winand a construit un immeuble imposant qu’il destine à la fabrication de chaussures. Projet qui n’aura guère de suite. Nous irons même un temps en classe dans certains des locaux.

Dans le fond d’Hermanmont, Nicolas Schroeder, entrepreneur, a construit une magnifique maison avec toit de chaume, très rare à l’époque. Juste derrière se trouve le local des scouts auquel on tente actuellement de redonner un certain éclat et en face la belle petite maison de chez Arnold.

Et puis nous voilà à la propriété de Rosée en relativement bon état encore à ce moment. Notre instituteur Monsieur Olimar a reçu du baron l’autorisation d’y conduire sa classe une fois l’an pour une observation de la nature. Ça permet effectivement de faire toute une série d’observations et surtout de passer sous le grand pont dont il reste alors quatre arches. L’une de celle-ci tombera d’ailleurs une quinzaine de jours après notre passage ! Plus haut, à l’extérieur du tournant se trouvait le chenil abritant la meute de chasse à courre du Rallye –Vielsalm. Les aboiements de ces chiens nous parvenaient les soirs d’été jusqu’à la Fosse Roulette !

Robert NIZET avec le précieux concours de Pierre LANNOY/ A suivre

1 commentaire:

  1. mon oncle était percepteur de la poste à cette époque Sion Eugéne je me avoir été me baigné près d'un petit pont derrière le mess des officiers et des Ets Libouton ou avec mon oncle nous allions bricoler à cette époqieje pense que la fabrication des cercueils était encore de mise

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